Le Lamako – Instrument de musique à Madagascar

    Le lamako est un instrument constitué de deux mâchoires de zébu que l’on entrechoquait, donnant ainsi par leur percussion un son sec.

    Cet instrument de musique dont l’une des fonctions était d’éloigner pendant la nuit, les mauvais esprits se trouvant dans l’enceinte du Palais de la Reine d’Antananarivo et ayant de nos jours quasiment disparu, nous rappelle l’importance de la place du zébu dans la société malgache, tant au niveau profane que sacré. Les kotra sont des cloches de bambou suspendues que l’on a localisées surtout dans la partie Est de I’île. De celles-ci, on ne retient plus que la fonction pratique liée à la riziculture, qui est celle d’un épouvantail, permettant d’éloigner les oiseaux des rizières.

    Cet instrument qui est également en voie de disparition est intéressant par la contradiction qui existe entre d’une part, sa présence dans une région côtière dont les habitants sont souvent pensés par I’Idéologie coloniale comme étant d’origine africaine et d’autre part, l’apparition d’une culture matérielle originaire de I’Asie du Sud-Est.

    L’atranatra désigne le xylophone sur jambe, un des rares instruments de musique qui ne soit pas autonome puisqu’il requiert les jambes d’une femme. Composé de 5, 7 (voire plus) lamelles de bois, ce sont toujours deux femmes qui jouent de celui-ci. Pendant que l’une d’elles réalise un ostinato mélodique (motif musical répété obstinément), l’autre exécute une mélodie. Cet instrument qui appartient au fond le plus ancien de l’instrumentale de l’humanité, était utilisé à l’occasion des cérémonies à caractère sacré. De nos jours, une transformation de l’importance du rôle de la femme dans la société malgache a marginalisé le xylophone sur jambe, faisant de celui-ci un instrument de quotidien et de plaisir.